Forum économique mondial : Comment les destinations populaires du monde entier font-elles face au surtourisme ?

• Le Japon a bloqué un point de vue sur le mont Fuji, tandis que Copenhague a offert de la nourriture gratuite aux touristes qui ramassaient des déchets ou prenaient d'autres mesures environnementales.
• Alors que de plus en plus de régions cherchent à contrôler le nombre de visiteurs pour éviter le surtourisme, elles doivent équilibrer cet objectif avec la réalité économique selon laquelle le tourisme contribue de manière significative au PIB.
• L’indice de développement du tourisme du Forum économique mondial souligne que la durabilité et la résilience de l’industrie du tourisme doivent être renforcées à l’avenir.

Selon CNN, Copenhague a récemment lancé une solution intelligente contre le surtourisme en encourageant les touristes à s'impliquer. Les visiteurs peuvent recevoir de la nourriture gratuite et des expériences culturelles spéciales s'ils ramassent des déchets pendant leur visite (ou participent à d'autres initiatives environnementales).

En plus de ce projet pilote, plusieurs endroits ont également introduit une série de mesures pour lutter contre le surtourisme, comme Venise qui impose un droit d'entrée aux touristes et le Japon qui bloque les points de vue du mont Fuji. Ces efforts démontrent que les villes touristiques populaires doivent non seulement attirer les entreprises touristiques nécessaires, mais également contrôler l’impact du tourisme sur les résidents locaux, les sites historiques, la pollution de l’air et l’environnement naturel.

Amsterdam interdit la construction de nouveaux hôtels pour lutter contre le surtourisme. Image : Statista

De plus en plus de villes et de régions cherchent à contrôler le nombre de touristes. Cet objectif doit être mis en balance avec la réalité économique selon laquelle le tourisme représente environ 10 % du PIB mondial. Le Conseil mondial du voyage et du tourisme affirme que l'industrie du tourisme créera 27 millions de nouveaux emplois en 2023.

Alors que le tourisme continue de se redresser, les décideurs politiques recherchent des moyens plus durables pour développer l’industrie et font supporter aux touristes une partie des coûts par le biais de taxes sur l’écotourisme.

Comment contrôler le nombre de touristes dans différents endroits

Faire pression pour une interdiction : Amsterdam a récemment rejoint Venise en envisageant d'interdire les navires de croisière dans son centre-ville afin de réduire le nombre de touristes. Le plan a été approuvé par le conseil municipal mais n’a pas encore été mis en œuvre.

Récompenses comportementales : Copenhague adopte une approche légèrement différente. Selon CNN, Copenhague offre de la nourriture gratuite ou des expériences culturelles aux touristes qui contribuent positivement à l'environnement , comme ramasser les déchets ou utiliser les transports en commun.

Le système a connu un tel succès que le gouvernement local a décidé de le poursuivre pendant les quatre années suivantes.

Blocage de la vue : les autorités japonaises ont construit une barrière pour bloquer un célèbre point de vue sur le mont Fuji alors que des milliers de touristes affluent dans le pays. Bien que le tourisme ait stimulé la croissance économique, les habitants des environs des sites pittoresques affirment que de nombreux touristes désireux de prendre des photos ne respectent pas les réglementations locales concernant les déchets et le stationnement.

D'autres destinations touristiques populaires au Japon, comme la ville d'Osaka et la station thermale de Hakone, envisagent d'imposer de nouvelles taxes touristiques pour contrôler le nombre de visiteurs.

Un exercice d'équilibriste : la taxe sur l'écotourisme

Certaines régions imposent des taxes touristiques générales depuis des décennies pour diverses raisons, notamment pour lever des fonds destinés aux infrastructures.

La taxe spécifique à l'écotourisme est différente et consiste en des fonds spécifiquement utilisés pour réinvestir dans des projets de développement durable. Christopher Khoo, du cabinet de conseil en tourisme MasterConsult Services, a déclaré à Eco-Business qu'une taxe sur l'écotourisme pourrait sensibiliser les touristes à leur impact sur l'environnement.

Comme l'a déclaré Topaz Smith, responsable de la communauté Aviation, Voyages et Tourisme au Forum économique mondial : « Les taxes sur l'écotourisme jouent un rôle essentiel pour aider à lever des fonds afin de financer le développement d'infrastructures durables, soutenir les efforts de conservation, promouvoir l'éducation environnementale, former le personnel hôtelier et donner aux communautés locales les moyens de gérer et de bénéficier du tourisme. »

« Un cadre solide doit être mis en place pour refléter précisément la manière dont les fonds collectés par ces taxes contribuent à la protection des emplois et des moyens de subsistance locaux. Sans cela, l'effet de retombée pourrait être discutable », a-t-il déclaré à Eco-Business.

Auteur de cet article :

Gabi Thesing, rédactrice principale, Agenda du Forum

Ian Shine, rédacteur principal, programme du forum

David Elliott, rédacteur principal, Agenda du Forum

Cet article a été initialement publié sur le blog Agenda du Forum économique mondial. Veuillez indiquer la source et inclure un lien vers cet article lors de la réimpression.

Traduction : Di Chenjing