Causes et prévention des démangeaisons cutanées chez les patients hémodialysés

Causes et prévention des démangeaisons cutanées chez les patients hémodialysés

1. Causes courantes

Accumulation de toxines urémiques

L’élimination inadéquate des toxines de poids moléculaire moyen (comme la β2-microglobuline) et des toxines de poids moléculaire élevé stimule les terminaisons nerveuses de la peau.

Une dialyse inadéquate entraîne une accumulation de toxines et aggrave l’inflammation de la peau.

Trouble du métabolisme du calcium et du phosphore et hyperparathyroïdie secondaire

L'hyperphosphatémie entraîne des dépôts de calcium et de phosphate, qui irritent la peau ; l'hormone parathyroïdienne (PTH) élevée stimule directement les nerfs sensoriels de la peau.

Peau sèche (xérodermie)

Les patients dialysés présentent une atrophie des glandes sébacées, une diminution de la fonction des glandes sudoripares, une barrière cutanée endommagée et sont facilement sensibles aux stimuli externes.

Réponse immunitaire et inflammatoire

État micro-inflammatoire (tel qu'une augmentation de l'IL-6 et du TNF-α) et activation des mastocytes libérant de l'histamine.

Réactions allergiques

Allergie aux matériaux de la membrane du dialyseur (comme la membrane AN69), aux résidus d'héparine ou d'oxyde d'éthylène.

Neuropathie

L'urémie provoque une neuropathie périphérique et une conduction sensorielle anormale provoque des démangeaisons.

Autres facteurs

Carence en fer, excès de vitamine A, diabète combiné ou maladie du foie, etc.

2. Plan de traitement

Le traitement doit être individualisé en fonction de la cause. Les méthodes courantes incluent :

Améliorer l'adéquation de la dialyse

Optimiser le régime de dialyse : prolonger la durée de la dialyse (par exemple, la dialyse quotidienne), augmenter le flux sanguin et utiliser des dialyseurs à haut flux (qui sont plus efficaces pour éliminer les toxines de poids moléculaire moyen).

Contrôler les troubles du métabolisme du calcium et du phosphore

Traitement hypophosphoreux : régime pauvre en phosphore strict (<800 mg/jour) + chélateurs de phosphate (carbonate de lanthane, sevelamer).

Contrôle de la PTH : calcimimétiques (cinacalcet), vitamine D active (calcitriol), ou parathyroïdectomie (hyperparathyroïdie réfractaire).

Soins de la peau et hydratation

Utilisez quotidiennement une crème hydratante sans parfum (comme une crème à l’urée ou de la vaseline) et évitez les bains chauds et les savons alcalins.

Traitement médicamenteux

Antihistaminiques : Cétirizine, loratadine (efficacité limitée pour le prurit non lié à l'histamine).

Gabapentine/prégabaline : Régule le prurit neurogène et la dose doit être ajustée en fonction de la fonction rénale.

Agonistes des récepteurs κ-opioïdes : nalfurafine (approuvée pour le prurit urémique au Japon et dans d'autres régions).

Traitement topique : crème de capsaïcine (inhibe la substance P), pommade de tacrolimus (immunomodulateur).

Photothérapie (rayonnement ultraviolet B)

Soulage les démangeaisons en supprimant l'inflammation cutanée et la sensibilité nerveuse, 2 à 3 fois par semaine.

Gestion des allergies

Remplacez la membrane de dialyse par une membrane présentant une bonne biocompatibilité (comme une membrane en polysulfone) et évitez les tubes stérilisés à l'oxyde d'éthylène.

3. Mesures préventives

Régime alimentaire strict avec contrôle du phosphore

Évitez les aliments transformés, les produits laitiers, les noix et autres aliments riches en phosphore, et blanchissez-les lors de la cuisson pour éliminer le phosphore.

Dialyse adéquate et élimination des toxines

Les niveaux de Kt/V et de β2-microglobuline ont été évalués régulièrement et une hémoperfusion ou une HDF (hémodiafiltration) a été utilisée si nécessaire.

Protection de la barrière cutanée

Maintenez l’humidité ambiante (40 à 60 %), portez des vêtements en coton et évitez de vous gratter pour prévenir l’infection.

Indicateurs de suivi réguliers

Surveiller mensuellement le calcium sérique, le phosphore et la PTH pour maintenir le produit calcium-phosphore < 55 mg²/dL² et l'iPTH 150-300 pg/mL.

Interventions psychologiques

Le prurit s’accompagne souvent d’anxiété/dépression et nécessite un suivi psychologique ou une intervention médicamenteuse (comme les ISRS).

IV. Gestion des situations particulières

Pour le prurit réfractaire , essayez les modulateurs des récepteurs opioïdes (par exemple, la naltrexone) ou la thalidomide (attention à la neurotoxicité).

Associé au diabète : Renforce le contrôle de la glycémie et l'acide α-lipoïque peut être utilisé en association avec le prurit neuropathique.

Carence en fer : supplémentation en fer IV pour atteindre une ferritine > 100 ng/mL et une saturation de la transferrine > 20 %.

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