Nouvelle découverte | La flore intestinale influence l’obésité !

Nouvelle découverte | La flore intestinale influence l’obésité !

L’obésité est un problème de santé publique mondial. Des études ont prédit que d’ici 2030, le nombre de personnes obèses dans le monde atteindra 1,12 milliard. L’obésité n’entraîne pas seulement des changements d’apparence, mais constitue également un facteur de risque important de maladies telles que le syndrome métabolique (SEP) et le diabète. Le microbiote intestinal entretient une relation symbiotique avec l'hôte, affectant la nutrition, le métabolisme, la réponse inflammatoire, etc. du corps. De nombreuses études ont confirmé que la flore intestinale est étroitement liée aux maladies métaboliques.

Mais les maladies métaboliques sont-elles causées par des troubles de la flore intestinale ? Ou est-ce une maladie métabolique qui provoque un trouble de la flore intestinale ? La relation de cause à effet entre les deux n’est pas claire.

Récemment, une étude publiée dans The Lancet Diabetes and Endocrinology a rapporté une vaste étude transversale en Norvège, qui a confirmé que Ruminococcus Gnavus (Rg) dans la flore intestinale est associé à de multiples caractéristiques du syndrome métabolique, et que l'indice de masse corporelle (IMC) et la protéine C-réactive n'affectent pas Ruminococcus, et il n'y a pas de causalité inverse. Ces résultats fournissent des informations sur la prédiction ou le traitement des maladies métaboliques en fonction de l’abondance du microbiote intestinal.

Capture d'écran de : The Lancet Diabetes and Endocrinology

Les chercheurs ont distribué des questionnaires et des outils de collecte de selles à 55 561 personnes et ont finalement collecté 13 268 copies valides, qui ont été divisées en une cohorte de découverte (n = 2 875) et deux réplications (n ​​= 999 et n = 1 341). L’objectif était d’observer s’il existait une corrélation entre les 50 micro-organismes intestinaux courants et le pourcentage de graisse corporelle, ainsi que la relation causale possible entre eux.

La diversité alpha et la diversité bêta sont des indicateurs couramment utilisés pour évaluer l’écologie des communautés bactériennes. Une diversité alpha plus élevée indique un plus grand nombre d’espèces dans la communauté, tandis que la diversité bêta indique le nombre et la répartition des espèces dans différentes communautés. Les résultats ont montré que dans la cohorte de découverte de 2 875 personnes, la diversité α du microbiote était négativement corrélée au pourcentage de graisse corporelle, c'est-à-dire que plus le pourcentage de graisse corporelle était élevé, plus la diversité α du microbiote était faible. Une étude sur la métagénomique du microbiote intestinal et la métabolomique sérique de sujets obèses ou de poids normal dans la population chinoise est également parvenue à une conclusion similaire, constatant que la diversité α du microbiote chez les sujets obèses était réduite et la diversité β était augmentée.

Figure 1 : Diversité alpha et bêta chez les sujets de la cohorte de découverte (capture d'écran de la référence [7])

Cette étude a également déterminé que l’abondance relative de 11 micro-organismes était corrélée au pourcentage de graisse corporelle. On peut voir que Ruminococcus avait la plus forte corrélation avec le pourcentage de graisse corporelle, et cette association a également été vérifiée dans deux autres cohortes indépendantes.

▲Figure 2 : L'abondance relative des micro-organismes dans la cohorte s'est avérée corrélée au pourcentage de graisse corporelle (source de la capture d'écran : référence [7])

Considérant que les micro-organismes intestinaux sont facilement affectés par des facteurs de confusion tels que l’âge, le sexe, le régime alimentaire, la consommation d’alcool et les médicaments, les chercheurs ont cette fois-ci spécifiquement corrigé les facteurs de confusion tels que les maladies chroniques et les médicaments, et ont constaté que la corrélation existe toujours.

Figure 3 : Relation entre l’abondance relative de Ruminococcus et le pourcentage de graisse corporelle avant et après ajustement pour les facteurs de confusion (Source de la capture d’écran : Référence [7])

Des études antérieures ont montré qu’une consommation élevée de graisses est associée au syndrome métabolique et à la réponse inflammatoire. Le Ruminococcus joue-t-il un rôle connexe ?

Les chercheurs ont sélectionné la masse grasse, l’indice de masse corporelle, le tour de taille, la protéine C-réactive (CRP), les triglycérides, etc. comme indicateurs et ont découvert qu’ils étaient tous associés à Ruminococcus.

Les résultats finaux de l’analyse de randomisation mendélienne ont montré que l’indice de masse corporelle et la protéine C-réactive n’affectaient pas les ruminocoques vivants et qu’il n’y avait pas de causalité inverse. En d’autres termes, c’est l’abondance de Ruminococci qui a provoqué des changements dans l’indice de masse corporelle et la protéine C-réactive.

▲Figure 4 : Analyse de randomisation mendélienne à deux échantillons de la relation entre l’IMC et la CRP en tant qu’exposition et Ruminococcus en tant que résultat (source de la capture d’écran : référence 7)

De plus, le score de risque génétique (GRS) de Ruminococcus et l'indice de masse corporelle peuvent prédire de manière indépendante et additive des caractéristiques métaboliques telles que la masse grasse. Les personnes atteintes de Ruminococcus et présentant un score de risque génétique IMC supérieur à la médiane avaient 4,8 kg de masse grasse de plus que celles sans Ruminococcus et présentant un score de risque génétique IMC inférieur à la médiane. De plus, Ruminococcus était plus fortement associé aux triglycérides et à la protéine C-réactive.

Figure 5 : Les scores de risque génétique pour Ruminococcus et l’indice de masse corporelle sont des prédicteurs indépendants et additifs du pourcentage de graisse corporelle (source de la capture d’écran : référence [7])

Cependant, cette étude n’a pas utilisé de séquençage métagénomique profond pour explorer les gènes, les voies et les souches de boules ruminales spécifiques associés au syndrome métabolique, et des recherches supplémentaires sont encore nécessaires. L’équipe de recherche espère que de futures études pourront explorer si Ruminococcus peut prédire les maladies cardiométaboliques et si les voies associées de cette communauté bactérienne peuvent servir de cibles thérapeutiques pour les maladies métaboliques.

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