L’empoisonnement par rodenticide peut-il entraîner la mort ? Existe-t-il un traitement médicamenteux spécifique ?

Auteur : Qiu Zewu, médecin-chef du cinquième centre médical de l'hôpital général de l'Armée populaire de libération de Chine

Examinateur : Wang Lixiang, médecin-chef, troisième centre médical, hôpital général de l'APL

Le 10e président de la branche de vulgarisation scientifique de l'Association médicale chinoise

Les rodenticides font référence à des composés qui peuvent tuer les rongeurs (comme les rats). Ils peuvent être divisés en trois catégories selon leurs effets toxicologiques : les rodenticides anticoagulants, les rodenticides stimulants du système nerveux central et les autres rodenticides.

Dans la pratique clinique, les cas d’empoisonnement par rodenticide sont également très fréquents. Aujourd’hui, nous allons présenter deux rodenticides courants, les rodenticides anticoagulants et les rodenticides stimulants du système nerveux central.

Les rodenticides anticoagulants sont un type de rodenticide chronique. Le mécanisme d'action de ce type de rodenticide consiste principalement à inhiber la vitamine K époxyde réductase, empêchant le foie de produire de la prothrombine et détruisant la fonction de coagulation du sang. Les animaux empoisonnés mourront d’hémorragie. Les rodenticides anticoagulants les plus courants sont le brodifacoum et le brodifacoum. Les rodenticides stimulants du système nerveux central sont hautement toxiques, ont une courte période d’incubation et provoquent une progression rapide de la maladie. Les exemples courants incluent la strychnine et le fluoroacétamide.

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Quels sont les symptômes d’une intoxication humaine par ces deux types de rodenticides ? Comment le traiter ? Est-ce que cela met la vie en danger ? Apprenons ensemble.

L’effet des rodenticides anticoagulants est relativement léger et l’empoisonnement est un processus lent et continu. Les effets toxiques d’intoxications multiples à petites doses sont bien plus importants que ceux d’une seule dose importante. Aux premiers stades, les symptômes sont souvent cachés et il n’y a généralement aucun symptôme. Lorsque les facteurs de coagulation de l'organisme sont épuisés, les symptômes commencent généralement à apparaître 3 à 5 jours après l'intoxication, voire environ 7 jours plus tard.

Le principal symptôme d’empoisonnement est le saignement. Les symptômes varient en fonction du site du saignement, comme des saignements de nez, des saignements des gencives, des cloques de sang sur la muqueuse buccale, des ecchymoses et des pétéchies sur la muqueuse cutanée, et même une hématurie indolore et des menstruations prolongées.

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Des saignements dans des zones particulières, comme des saignements dans des zones spécifiques de la colonne cervicale, peuvent entraîner des troubles du mouvement dans le bas du corps et un dysfonctionnement du système nerveux autonome, notamment des difficultés à uriner et à déféquer ; un saignement dans le tissu musculaire peut provoquer un hématome, comprimer les nerfs correspondants et rendre la marche impossible.

Les symptômes apparaissent généralement plusieurs jours après la prise de rodenticides anticoagulants. Bien entendu, après une dose orale importante, un dysfonctionnement de la coagulation peut également survenir dans un court laps de temps. La plupart des patients victimes d’empoisonnement découvrent souvent des symptômes sans s’en rendre compte, il est donc facile de mal diagnostiquer ou de manquer le diagnostic. Lorsque les symptômes deviennent divers et ne peuvent être expliqués par des maladies courantes, on peut envisager la possibilité d’une intoxication par rodenticide, en particulier une intoxication par rodenticide anticoagulant qui provoque des saignements multisites et multisystémiques.

En règle générale, l'empoisonnement par des rodenticides anticoagulants humains n'entraîne pas la mort, mais si le traitement n'est pas effectué à temps et que la dose est importante, il existe des cas de décès. La cause du décès est généralement une hémorragie pulmonaire et une hémorragie cérébrale.

Pour diagnostiquer une intoxication aux rodenticides anticoagulants, on utilise d'abord les antécédents médicaux du patient pour déterminer si le patient a été activement exposé au poison, associé à des manifestations cliniques, telles que des saignements dans plusieurs systèmes et emplacements. Deuxièmement, des examens auxiliaires, tels que les tests de la fonction de coagulation, peuvent être utilisés pour détecter un dysfonctionnement de la coagulation. Troisièmement, des tests toxicologiques peuvent être effectués et, si les poisons correspondants sont trouvés dans le sang et l’urine, un diagnostic clair peut être établi. Il s’agit de la référence en matière de diagnostic.

La vitamine K1 est un médicament spécifique pour traiter les intoxications aux rodenticides anticoagulants. Si la dose n’est pas très importante, une injection intramusculaire de vitamine K1 peut rapidement arrêter le saignement. La dose est relativement importante et un traitement par transfusions de plasma et de facteurs de coagulation peut être nécessaire, ainsi qu'une purification du sang pour aider à excréter les toxines.

Les rodenticides stimulants du système nerveux central sont un type de poison convulsif. Le poison à rats, le fluoroacétamide et le fluoroacétate de sodium sont tous des rodenticides convulsifs. Le mécanisme d'empoisonnement consiste à provoquer un déséquilibre entre les acides aminés excitateurs et inhibiteurs dans le corps, ce qui entraîne une surexcitation et se traduit par des symptômes épileptiques paroxystiques et récurrents, c'est-à-dire des convulsions.

Le rodenticide stimulant le système nerveux central le plus courant est la strychnine, qui est très stable et hautement toxique. L’empoisonnement à la strychnine peut provoquer des symptômes gastro-intestinaux tels que des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales et de la diarrhée ; les plus importants sont les symptômes du système nerveux tels que les étourdissements, la faiblesse et les convulsions. Convulsions toniques, crises d'épilepsie sévères et certaines peuvent même conduire à la suffocation ou à la mort à cause des vomissements.

Lors du sauvetage d'une intoxication à la strychnine, en plus des laxatifs généraux, des vomissements et du lavage gastrique, le plus important est de contrôler les convulsions, de dégager les voies respiratoires, de prévenir l'infection et un traitement de soutien complet est le plus important. Les crises peuvent être contrôlées avec des tranquillisants. Si ces derniers s’avèrent inefficaces, d’autres médicaments antiépileptiques peuvent être utilisés comme traitement auxiliaire. Des voies respiratoires dégagées signifient une intubation endotrachéale. Si le patient a des difficultés à respirer seul, un respirateur peut être nécessaire.

Tant que le patient parvient à traverser cette étape, la plupart d’entre eux peuvent être guéris. Le traitement de l’intoxication à la strychnine permet actuellement d’obtenir un bon pronostic.